projet en côte d'ivoire 1988 - 1990

 

RAPPORT D'ACTIVITES

de Monsieur Wolfgang HELMETH,

Directeur et Fondateur de
l'Institut International pour la Promotion du Développement de la Jeunesse
(en allemand: Entwicklungsfoerderung der Jugend - EDEJU)
en Côte d'Ivoire, d'avril 1988 au juillet 1990 comme
Formateur Animateur et Concepteur en Education Technologique
auprès du Ministère de
l'Education Nationale chargée de l'Enseignement
Secondaire et Supérieur. 

 

 

                      SOMMAIRE

Page

  3  LE PROJET EDEJU

  4  Diagramme 1:   Phases naturelles d'orientation
  7  Diagramme 2:   La méthodologie EDEJU
  8  Diagramme 3:   Analyse du développement
  9  Diagramme 4:   Analyse des facultés humaines
10  Diagramme 5:   Analyse du système éducatif
10  Diagramme 6:   Développement de tous les domaines

11  L'importance du milieu rural
11  L'importance du milieu urbain
12  L'importance des enfants

13  Diagramme 7:   L'effort d'enseignement

14  Elaboration des principes généraux
15  Diagramme 8:   Comparaison ECOLE - EDEJU

16  OBJECTIFS CONCRETS ET STRUCTURES
16  L'Institut International
17  Le siège EDEJU d'Abidjan
18  Les centres
18  Les antennes

18  PRINCIPES FONDAMENTAUX
19  La pédagogie d'épanouissement
20  Le jeu "Entrepreneur"

21  LES PROBLEMES
21  La philosophie du projet
21  Les qualités exigées des collaborateurs
22  La participation des autorités locales
22  Les moyens économiques des moniteurs
23  Les questions d'intendance

23  LE CHOIX DE LA COTE D'IVOIRE

24  PHASE D'APPLICATION I   - Toupah, s/p de Dabou
26  PHASE D'APPLICATION II  - Korhogo
29  PHASE D'APPLICATION III - Abidjan
29  PHASE D'APPLICATION IV  - Siège EDEJU d'Abidjan
 

                                 -3-
 

LE PROJET EDEJU
 

Le projet EDEJU est le champ d'application d'une conception de
l'épanouissement humain et du développement d'un groupe social, fondée
sur l'exploitation des intérêts, des aptitudes et des tendances
naturelles que l'individu se découvre à travers le jeu, qui est la
première activité à laquelle s'est livré chaque
être humain.

Née d'une observation minutieuse et d'une analyse globale des divers
domaines (social, culturel, économique et même politique) de la vie
des peuples, ainsi que d'une réflexion sur les différences de niveau
entre les pays industrialisés et ceux dits en développement, cette
conception se nourrit des interrogations suivantes :

- D'où  viennent ces différences ?

- Sont-elles acceptables, parce qu'irréductibles,
  ou peuvent-elles au contraire se prêter aux
  aménagements nécessaires en vue d'égaliser les
  conditions de vie des peuples respectifs ?

- Quels sont ces aménagements ?

- Comment les mener, dans quels domaines agir en
  priorité ?

- Quelles sont les forces et les faiblesses des
  stratégies et méthodes antérieurement appliquées
  (généralement: 1. importation de spécialistes
  expatriés, en attendant l'éducation et la
  formation de cadres locaux ; ce qui pose le
  problème des insuffisances du système éducatif
  en général; 2. " et enseignement de technologies
  ayant des racines socioculturelles impropres
  à L'AFRIQUE , sans prendre en compte l'étroite
  relation existant entre les activités humaines,
  et les technologies qui en découleront ") ?

- Quelles sont les  chances,  en terme
  d'efficacité, d'une méthode qui serait aussi
  proche que possible des habitudes naturelles des
  populations ciblées ?
 
 

- Dans quelle mesure les méthodes d'éducation
  traditionnelles pourraient-elles s'associer à
  des méthodes plus modernes, d'une manière positive ?

- Etc.

                                 -4-

Le principe retenu par l'Institut EDEJU consiste à faire évoluer les
habitudes naturelles acquises en bas âge à travers le jeu. L'enfant
peut ainsi découvrir différents champs d'investigation, puis, au fur
et à mesure de ses intérêts, il arrive souvent que l'enfant se
passionne pour un domaine particulier; il devient   en grandissant
très expert dans ce domaine de prédilection, et peut décider
ultérieurement d'en faire sa profession, qu'il exercera avec dynamisme
et passion, car elle résultera d'un choix personnel.
L'enfant passe ainsi du stade du jeu à celui de la passion, puis au
stade de la spécialisation, qui déboucherait elle-même sur
l'installation (création d'une exploitation ou d'une entreprise, stade
"final" où  les capacités acquises au cours de ce processus deviennent
des qualités rémunératrices).

Diagramme 1: Phases naturelles d'orientation

Le diagramme suivant veut montrer plusieurs phénomènes à la fois:
1. Plus tôt on aide l'enfant à s'épanouir, plus vite il sera ensuite
qualifié.
Plus vite on permet à l'enfant une liberté d'action, c'est à dire de
choix dans ses jeux, ou première auto orientation, plus il sera
ensuite passionné par ses activités, et plus tôt il se spécialisera.
Plus vite il aura une spécialisation, plus tôt il pourra choisir une
profession et chercher à s’installer.

                                 -5-

Realisation de soi-même
 

 

 Phase-I 

 Phase-II 

 Phase-III 

 Phase-IV 

 Phase-V 

 Activités

 - Jeu

 - Jeu

 - Jeu
 - Passion

 - Jeu
 - Passion
 - Spécialisation

 - Jeu
 - Passion
 - Installation
 - Autoformation
   continue

 Moyens
 d'autoformation

 Jouets
 éducatifs

 Jouets
 éducatifs

 Matériels
 éducatifs

  Matériels
 éducatifs

  Matériels
 éducatifs

 Agens 
 d'animation

 Moniteur 1
 Parents
 autonom

 Moniteur 1
 autonom

 Moniteur 2
 autonom

 Moniteur 3
 autonom

 autonom

 Structure 
 d'animation

 Foyer familial

Antennes EDEJU

Antennes EDEJU
 autonom

Antennes EDEJU
 autonom

 Centres EDEJU
 autonom

Phase I

L'activité naturelle des enfants dès la naissance c'est le jeu. Pour
utiliser cette activité naturelle comme moyen d'épanouissement, il faut
donner des jouets éducatifs. Le moniteur I a pour rôle de sensibiliser,
déjà dans leur foyer, les parents afin que ceux-ci stimulent leurs
enfants à expérimenter toute sorte de jeux, à les encourager dans leurs
découvertes, et d'observer les enfants en action pour découvrir leurs
intérêts et leurs aptitudes.
- Mouvements, coordination des gestes, etc.
 

                                 -6-
 

Phase II

Aux environs de six ans, les enfants peuvent venir dans les antennes
EDEJU. Elles sont installées dans les villages et quartiers et sont
animées par les moniteurs.
Les enfants y ont la possibilité d'accueillir plus de capacités pour
continuer à jouer seul ou avec des camarades à la maison, et d'être
déjà les vulgarisateurs de cette méthode EDEJU.
- Créativité en liberté, idées, imagination, capacité d'abstraction,
  confiance en soi, structuration de l'espace, du temps etc.

Phase III

A partir de dix ans, le jeu d'enfants se transforme en passion, tout en
gardant son caractère de jeu. Mais le jeune a fait son choix assez
précis c'est à dire
, q' il s'est orienté naturellement. Ce choix peut être la
base de sa future profession pour laquelle il accumule de l'expérience,
de la motivation, de l'amour, de l'engagement, etc.
Le moniteur 2 a pour rôle de répondre à la demande de cette étape de
développement des jeunes dans un des domaines particuliers:
- nature, technique, organisation ou culture, et de les motiver à
  approfondir ces domaines.
- autonomie

Phase IV

Le moniteur 3 aide l'adolescent à se spécialiser en vue de sa future profession.

Phase V

Le Centre EDEJU aide les jeunes adultes à s'installer professionnellement, en leur proposant de produire du matériel éducatif.
 

Une telle évolution se fonde sur le concept d'orientation naturelle,
contrairement à d'autres formes d'orientation.
Il s'agit, par exemple, de l'orientation scolaire qui repose sur une
formation dite générale qui acquière trop d'importance et absorbe trop
de temps, au détriment de la spécialisation, et surtout ne prend
nullement en compte les aptitudes spécifiques de l'élève. On rencontre
aussi l'orientation par illusion dans laquelle l'individu choisit un
métier selon le rôle et la place qu'il estime être les siens dans la
société telle qu'il la découvre, à travers le prisme des mass média
nationaux. Enfin, l'on trouve l'orientation forcée voulue et imposée
par les parents ou les services spécialisées.
A l'inverse, l'orientation naturelle permet d'intérioriser, puis de
rentabiliser les découvertes, les qualités, les connaissances et la
compétence issues des activités ludiques, tout en conservant le
caractère volontaire et passionné qu'elles renferment, et surtout
sans étouffer le besoin de connaissances générales que le sujet
éprouve en permanence et tend à satisfaire tout aussi naturellement.
 

                                 -7-

Diagramme 2: La méthodologie EDEJU

Ce diagramme veut montrer la méthodologie EDEJU:
- La méthode pédagogique; l'autoformation à l'aide du matériel
éducatif et
- les rôles clefs du moniteur.
 
 

Le moniteur joue deux rôles importants;

* Un rôle catalyseur; il met en relation deux éléments:
  l'apprenant et le matériel éducatif.

* Un rôle de producteur et de distributeur de ce matériel.

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La pédagogie, dans le cadre de cette orientation, repose non plus
sur un formateur attitré et salarié, mais principalement sur le
matériel de jeu et d'observation qui devient dès lors "matériel éducatif".
Elle nécessite la mise à la disposition de l'enfant d'un
environnement constitué d'un matériel représentant les domaines
essentiels à la vie, susceptibles d'être dominés par l'homme, et
formant une synthèse correspondante à ses goûts, dons, et capacités.
La langue elle-même pouvant être réduite à une forme d'expression qu'il
peut pratiquer et maîtriser.
C'est au sein de cet environnement que l'enfant peut choisir les
activités qui l'attirent.
En effet, le simple contact des matériels, devrait pouvoir éveiller les
virtualités en chacun, et susciter l'initiative de leur utilisation
à des fins ludiques, et plus tard professionnelles.

Ces matériels, associés à des méthodes éducatives appropriées,
permettent un véritable épanouissement dont les facteurs principaux
sont donc :
la curiosité, l'esprit de découverte, l'initiative, la passion de créer
et de construire, l'envie de s'informer et de dépasser les
travaux réalisés antérieurement dans le même domaine, par soi-même
ou par d'autres, et enfin le choix strictement professionnel.
 

Diagramme 3: Analyse du développement

Analyse du développement d'un Pays concernant tous les domaines de vie
à l'aide du Symbole EDEJU:

                                 -9-

Diagramme 4: Analyse des facultés humaines
 

Analyse des facultés humaines permettant la maîtrise de ces domaines:

En général chaque population contient une moyenne d'hommes
ayant des facultés pour chaque domaine de vie.

Individuellement, chacun dispose plus ou moins des facultés
dans ces  différents domaines de vie.

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Diagramme 5: Analyse du système éducatif
 

Analyse du système éducatif de la Côte d'Ivoire:


 
 

Le système éducatif ne comble pas tous les domaines de vie
 

Diagramme 6: Développement de tous les domaines
 

On peut alors facilement constater, que le développement d'un pays
dépend de son système éducatif.

                                 -11-

L'EDEJU propose alors la promotion du développement des individus
dans tous les domaines de vie, individuellement.

Prioritairement nous traiterons le domaine technique.
 

L'importance du milieu rural

Elle se justifie par la nécessité d'ajouter à l'alphabétisation
acquise un moyen de promotion plus important, aboutissant à la
diversification de la vie en milieu rural qui s'en trouve améliorée.
En donnant une possibilité d'autoformation plus grande aux jeunes
ruraux, des chances de professionnalisation et d'installation aux
jeunes déscolarisés, on peut éviter l'exode rural et permettre
ainsi un véritable développement des villages.
 

L'importance du milieu urbain
 

- Surnombre d enfants et de jeunes
- Problèmes  d'emploi
- Nouvelles possibilités; secteur moderne
- Délinquance
- .....

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L'importance des enfants

Elle découle de l'observation du processus naturel de formation d'une
personnalité qui démontre que les racines de l'homme s'enfoncent
profondément dans son enfance et même avant. Il convient de profiter
des phases d'imprégnation les plus favorables, qui sont celles  de
l'enfant dès le bas âge.
 

                                 -13-
 

Diagramme 7: L'effort d'enseignement
 

Ce diagramme veut montrer la relation entre les différentes phases
de l'imprégnation liées aux dons ou facultés des jeunes et l'effort
nécessaire pour développer ces capacités. Ensuite les sentiments,
les réactions et les effets chez les jeunes quand les phases
d'imprégnation sont respectées ou non.

a= Intervention d'un éducateur
b= Sentiment de l'apprenant
c= Comportement de celui-ci
d= Coût de l'effort

La courbe représente un exemple d'un domaine comme par exemple le
développement de la créativité ou l'affectation vers le futur métier.
Plus la courbe descend, plus le domaine correspond alors au don
spécifique.
 

                                 -14-
 

Les obstacles à l'adoption et à l'acquisition de cette conception
sont de deux nature:
Le premier obstacle est lié à la valeur temps, Il n'est pas possible,
compte tenu des réalités sociales qui sont celles du pays hôte,
d'obtenir des résultats intéressants avant un certain temps.
Le deuxième obstacle traite quant à lui du respect des virtualités de
l'enfant et de son environnement, de manière à ne pas transplanter un
modèle obsolète pour le continent auquel on le destine.
Ces réalités elles-mêmes constituent des obstacles liés aux
mentalités et aux structures sociales. Il s'agit de promouvoir
une formation, une autoformation même, basée sur la liberté et
l'encouragement, alors que les structures et valeurs de l'éducation
traditionnelle sont fondées sur le respect de ce qui est sacré.
Ce respect étant inspiré par la peur au lieu de l'être par l'amour.
 

De même, les mentalités locales ont tendance à sous-estimer les
facultés des enfants, et donc à réserver l'acquisition du savoir
et du savoir-faire aux stades postérieurs de la vie.
 

Elaboration des principes généraux

L'idée de créer l'institut EDEJU est née d'une visite découverte
en Côte d'Ivoire où  j'ai perçu les tendances de l'évolution de ce
pays. Je me suis alors attaché à observer les objectifs du pays et
les moyens mis en oeuvre pour les atteindre. J'ai pu ainsi constater
que ces moyens se limitaient à l'école en tant que créneau
d'éducation et de formation. Cette école n'ayant retenu du système
français que l'aspect encyclopédique et la séparation entre culture
humaniste et culture technique et à qui une place prédominante
était ainsi accordée, pouvait ainsi générer une certaine aliénation de
l'individu en ce qu'elle favorisait l'administration sur la technologie.
Chacun pourra constater que les recalés du système sont en surnombre.

En effet, tous les individus non doués pour les connaissances
théoriques dispensées à l'école sont considérés comme inutiles, et
sans valeur réelle, alors que l'on trouve parmi eux une majorité de
personnes  imaginatives et valables, mais s'étant fourvoyé.
 

                                 -15-
 

Diagramme 8: Comparaison ECOLE - EDEJU


En prenant comme système témoin le système allemand, l'on peut y
observer que le but de l'éducation est de permettre l'épanouissement
des dons, des facultés et partant de là, la promotion de la personnalité.
Plutôt que de calmer les enfants, l'on préfère les éveiller.
Plutôt que de les séparer des parents, on préfère les inclure dans
la vie familiale en les faisant participer aux discussions et à
toutes les activités des parents. Mais surtout, on utilise les jouets,
offerts à chaque occasion, après une information sérieuse sur l'âge,
les préférences et les aptitudes des enfants concernés, comme un moyen
de promotion des facultés intellectuelles de l'enfant.

Dans un tel système, les parents, amis et autres relations se
tiennent informés de l'évolution du marché du jouet, des journaux
spécialisés véhiculent d'ailleurs cette culture de l'éducation...
La société Allemande prévoit une éducation individuelle dès le bas âge
en se penchant sur les facultés personnelles.
Ces systèmes pédagogiques existent aussi en Côte d'ivoire, concernant
les domaines traditionnels.
Par exemple si l'enfant d'un pêcheur joue dans l'eau, le pêcheur sera
persuadé que son enfant deviendra un grand pêcheur.
D'autre par lorsque une fille se livre à des jeux culinaires,  sa maman
sera convaincue que sa fille deviendra plus tard une excellente
maîtresse de maison.
 

                                 -16-

Certains jeux d'imitation communément pratiqués par les jeunes enfants
sont l'objet d'interdits de la part des parents en raison de la peur
suscitée par des métiers socialement peu admis, tels menuisier, maçon,
et autres métiers manuels.
L'interdit sera bien sur transgressé, et les enfants reproduirons
avec ingéniosité et créativité, (en se cachant) par exemple, toute
une chaîne de fabrication d'automobiles, ou le fil de fer de
récupération sera le matériau principal.
 

A partir de cette comparaison entre le système ivoirien et allemand,
je me suis demandé quels sont les principes et les méthodes principales
pour introduire des éléments essentiels de cette culture de l'éducation
en Côte d'Ivoire, et quelle était la meilleure stratégie possible pour
réaliser cet apport. De retour en Allemagne, j'ai entrepris une recherche
pour accéder aux connaissances déjà acquises dans ce domaine.
Ces recherches devaient être complétées par des discussions avec des
organismes spécialisés, ainsi que par des comparaisons entre les
possibilités offertes en Côte d'Ivoire et les structures déjà existantes
en Allemagne.

Mes recherches ont permis d'élaborer un premier projet qui, soumis au
Ministre ivoirien de la Formation Professionnelle, a été étudié et
approuvé par cette autorité. Invité à venir concrétiser ce projet
en Côte d'Ivoire, j'ai tenu plusieurs conférences séances de travail
et discussions avec l'ONFP.
 

OBJECTIFS CONCRETS ET STRUCTURES

Les structures de l'EDEJU, chargées d'atteindre des objectifs spécifiques,
sont variées et vont de l'Institut International pour la Promotion de
la Jeunesse, créé en 1986 en RFA, qui est la structure centrale, aux
centres d'applications, qui en sont les structures décentralisées.
 

L'Institut International
 

1) L'Institut International pour la Promotion de la Jeunesse  est une ONG
dont le champ d'action est la RFA ,et qui entreprend les activités
suivantes :
 

- La Recherche : Elle consiste à analyser les
  méthodes éducatives, les matériels existant sur
  le marché (documents, magasins, foires,
  instituts spécialisés, conceptions pédagogiques
  différentes, écoles, centres de formation, etc.)
 

                                 -17-
 

- Le développement du projet : il comprend le
  choix et l'élaboration de programmes-cadres
  comprenant les éléments jugés les plus
  importants, les plus efficaces, les plus
  exportables et les plus adaptables aux réalités
  des pays concernés.
 
 

- Les contacts, la sensibilisation  et la publicité
  auprès des divers intervenants qui sont :
  Organismes spécialisés dans les domaines
  pédagogiques, méthodologiques, technologiques et
  notamment organismes de la coopération
  (Ministères allemands et leurs homologue des
  pays étrangers, et notamment des pays en voie de
  Développement) ; Organisations Internationales ;
  Eglises et autres bailleurs de fonds potentiels.

- Formation des personnels par l'organisation de
  voyages d'information, d'étude et de formation
  en Allemagne et dans les pays d'application ;
 

Le siège EDEJU d'Abidjan

Ouvert en Côte d'Ivoire depuis juin 1988 avec la collaboration de
BUREAU INTERNATIONAL CATHOLIQUE DE L'ENFANCE (BICE),
cette structure est chargée des missions suivantes :

- Recherche et Développement : études  de
  faisabilité sur le plan national, application et
  révision des programmes-cadres élaborés en RFA ;

- Installation des centres EDEJU dans les diverses
   régions de la Côte d'Ivoire ;

- Centralisation, accumulation et coordination,
  distribution des objets, savoir et savoir-
  faire acquis dans les divers centres locaux en
  vue de la promotion des dits centres ;

- Elaboration des programmes de promotion au
  plan national ;

- Sensibilisation des  organismes et des autorités
  ivoiriennes : Ministères, Communes, Eglises,
  Associations, Individus (représentants, hommes
  politiques, cadres), et publicité du projet
  dans le but d'une collaboration ;

- Formation des cadres en vue de l'installation de
  la gestion des centres dans les diverses régions ;
 

                                 -18-

- Organisation de production des matériels éducatifs ;

- Commercialisation du matériel et des objets et oeuvres réalisés
 

Les centres

Structures décentralisées du projet EDEJU, divisées elles-mêmes en
antennes, les centres implantés à Toupah, Korhogo et Abidjan
se doivent de remplir les fonctions suivantes :

- Recherche et production des objets et oeuvres réalisés ;

- Sensibilisation du public cible ;

- Formation des moniteurs, recrutés parmi les
  déscolarisés ;

- Prise de fonction des moniteurs dans les
  antennes ;

- Organisation de production et la vente des
  matériels éducatifs ;

- Installation des moniteurs leur propre compte,
  autonomie financière.
 

Les antennes

Au sein de ces structures de base, les moniteurs appliquent les
programmes de promotion en travaillant concrètement avec les enfants,
les adolescents et les jeunes. A côté de l'activité de production des
objets et oeuvre, ils doivent assurer l'extension du projet pour la
formation des nouveaux adhérents.
 

PRINCIPES FONDAMENTAUX
 

PRINCIPES FONDAMENTAUX D'APPLICATION DES PROGRAMMES DE PROMOTION

L'objectif du projet EDEJU, qui est l'éducation à l'autonomie,
doit toujours être à l'oeuvre dans l'application des programmes
de promotion, afin d'assurer à chaque adhérent l'épanouissement
de sa propre personnalité.

                                 -19-
 

- Autonomie et responsabilité du moniteur

Le moniteur se doit d'être autonome, et ses rapports avec les enfants
doivent être basés sur une relation d'affection et de respect plutôt
que sur une relation d'autorité. Dans cette optique, les déscolarisés
qui acceptent de s'occuper volontairement des enfants présentent une
garantie de succès. L'autonomie financière du
moniteur, qui travaille à la promotion des jeunes, est assurée par la
fabrication et la vente des matériels nécessaires à la formation, ainsi
qu'à la vente de ses fiches techniques et propres objets et oeuvres.
 
 

En prenant ainsi leurs responsabilités, les jeunes moniteurs se
comportent plutôt en entrepreneurs qu'en employés, ce qui permet à la
structure de demeurer autonome. Cette autonomie est primordiale pour
que le projet puisse atteindre ses objectifs finaux. Le faire entrer
dans les moeurs est donc une oeuvre de longue haleine et de prudence.

La pratique, qui est d'installer nos moniteurs plutôt trop tôt que trop
tard, a démontré qu'en assurant le maintien d'un encadrement minimal
après l'installation, aucun problème réel ne se pose.

L'éducation à l'autonomie suppose l'engagement bénévole, puis volontaire
de l'adhérent. Il ne doit pas lui être imposé d'obligation de présence
aux séances. Seul l'amour de la future profession doit être inculqué.
L'adhérent doit, par lui-même développer la confiance en soi qui débouche
elle-même sur la confiance en son prochain et l'amour de celui-ci.

L'autonomie du projet, en application, doit être fondée sur sa capacité
d'autofinancement. Par conséquent n'importe qui devrait pouvoir
l'adopter, l'appliquer, l'adapter, sans dépendre d'un financement
extérieur. En effet, le projet doit pouvoir s'étendre de lui-même,
telle une tâche d'huile, s'auto multiplier en quelque sorte. Ce principe
ne s'oppose pas, toutefois, à la recherche de financements auprès
d'organismes partenaires pour pouvoir mieux soutenir et promouvoir ce
projet.
 

La pédagogie d'épanouissement

Le moniteur franchit, dans son travail, plusieurs étapes pédagogiques :
lorsqu'il rencontre ou trouve un enfant déjà créatif (fabrication
d'objets avec des matériaux de récupération, tendance aux jeux
d'esprit...), il lui propose de venir dans un groupe à l'antenne
EDEJU. Puis il l'intéresse à une gamme plus élargie d'activités
créatives. Cet enfant revient souvent avec ses amis. Alors la
sensibilisation emprunte le chemin de la bouche à oreille.

Il est proposé aux enfants l'utilisation des objets disponibles
(en évitant de donner un cours, même d'initiation), puis la
construction de quelque chose de son choix (avion, voiturette,
etc.). On essaye également, à ce stade là, d'introduire la notion
de responsabilité et du travail de la qualité.
 

                                 -20-

Le jeu "Entrepreneur"

Le jeu "Entrepreneur" a pour but de promouvoir l'autonomie de l'enfant,
c'est-à-dire la maîtrise par lui-même de son domaine d'action.
L'entreprise, au sens d'activité, est en effet le destin de l'homme.
Le jeu comporte tous les aspects de l'action d'un entrepreneur,
adaptés aux différentes classes d'âge. L'objectif en est d'apprendre
à devenir un véritable entrepreneur, avec une possibilité de coopération
ou d'association mais toujours avec une autonomie de gestion.

Ces étapes clef de l'action d'un entrepreneur sont :

  1) L'idée de départ d'un produit,

  2) La collecte d'informations, l'étude de faisabilité et de marché,

  3) La fabrication d'un prototype par soi-même ou un sous traitant,

  4) L'étude de marché avec ce prototype,

  5) L'apprentissage du savoir faire (autoformation si possible,
      objectif fondamental du projet EDEJU),

  6) La fabrication d'un prototype personnel, les essais,

  7) L'étude de marché,

  8) L'investissement en équipements, (conception des méthodes de
      fabrication, de l'outillage et de l’organisation),

  9) La production, avec contrôle qualité, campagne publicitaire, emballage etc.

10) La vente,

11) La croissance de l’entreprise,

Tout cela fait partie de l'exécution des programmes de promotion qui
privilégient les actions intuitives aux activités dirigées.
 

                                 -21-

LES PROBLEMES

Au cours de son application, le projet EDEJU a rencontré et révélé un
certain nombre de problèmes dont quelques-uns peuvent être ici
mentionnés sans que cette liste soit exhaustive.
 

La philosophie du projet

Centrée autour de l'autonomie d'initiative et d'action, elle demande
la volonté de conception de prendre en compte un besoin fondamental de
l'individu que ni l'école, ni la société traditionnelle n'apprécient
à sa juste valeur, ni ne favorisent. Le problème vient du fait que,
d'une façon générale, tous ceux qui ne sont pas éduqués dans le sens
d'une autonomie ne peuvent pas aisément comprendre un tel projet, à
fortiori y participer en pleine connaissance de cause.

Il y aurait lieu de rechercher dans la culture locale, ce qui s'appuie
sur l'autonomie, pour mettre cette dynamique en valeur.
 

Les qualités exigées des collaborateurs

Liée au problème ci-dessus évoqué, la difficulté de trouver des moniteurs
ayant le profil et les qualités souhaitées est fortement ressentie.
Dans une société où  un savoir-faire était réservé à l'ethnie, au clan,
voire à la famille et même à l'individu pour être transmis de façon
occulte, et seulement à des êtres chers, les moniteurs ont tendance
à retenir leurs connaissances, qu'ils utilisent contre les adhérents
pour établir une certaine hiérarchie.

Car ils ont en outre tendance à commander, plutôt qu'à guider les enfants.
Une telle tendance doit être constamment combattue parce qu'elle enlève
au jeu et au matériel éducatif une bonne partie de leur efficacité en
tant que moyen d'éducation à l'autonomie d'initiative et d'action.
Il y aurait lieu de mettre en place une structure de formations des
moniteurs, ou eux-mêmes sont mis en autonomie, et peuvent découvrir
l'enrichissement que cela apporte (utilisation de dynamique de groupe
de techniques de créativité..... etc.).
 

                                 -22-

La participation des autorités locales

Souhaitée parce que nécessaire au développement du projet, elle est
aujourd'hui encore insuffisamment acquise. Beaucoup d'enseignants
ou de fonctionnaires se sont montrés indifférents à une telle pratique
éducative, soit par manque de volonté d'exercer des activités bénévoles,
soit parce qu'ils ne perçoivent pas l'utilité d'une éducation fondée sur
l'autonomie.

En outre, ceux qui s'intéressent au projet proposent l'inscription au
programme des écoles, avec un programme horaire fixe et une obligation
de présence qui rendraient caduque l'aspect bénévole et surtout volontaire
qui est la base de l'esprit d'initiative, et qui fait préférer
à cette conception celle d'un club ou d'un atelier.

Par ailleurs, l'obtention de l'autorisation d'accès aux écoles,
nécessaire pour les moniteurs du projet, se heurte trop souvent
à l'indifférence des responsables administratifs des écoles publiques,
chargés sur le plan hiérarchique d'accorder cette autorisation.
Ce problème est moins important en ce qui concerne les écoles privées.

Il y aurait lieu de renforcer les supports publicitaires du projet
EDEJU, (films, plaquettes d’information, livres, réalisation de "boites de
jeu éducatif " etc.).

Les moyens économiques des moniteurs

Le principe fondamental d'autofinancement du projet pose problème dans
la mesure où  les moniteurs sont, pour la plupart, recrutés parmi les
sans-emploi. Il est en effet nécessaire de compter quelques mois,
s'ils sont doués, avant qu'ils puissent gagner leur vie (en vendant
leurs oeuvres) avec la collaboration du centre.

Or, les premiers équipements, quoique très peu onéreux, ne peuvent
pas être financés, dans bien des cas, par l'adhérent ou par ses
parents.
Ce problème pourrait cependant être surmonté par l'intégration des
adhérents ayant atteint un certain niveau chez les autres moniteurs
qui sont déjà installés, ou bien dans la future structure dont il est
parlé en amont, qui serait éventuellement financée par un fond de
roulement ou bourses, octroyées à ceux qui démarrent, et quels
devraient par la suite rembourser, de manière à perpétuer le cycle
financier.

                                 -23-

Les questions d'intendance

Au niveau des locaux du projet, nous avons jusque-là travaillé avec
ceux des structures existantes (Eglises, Etablissements administratifs
et techniques, Ecoles, etc.) qui ont accueilli le projet ou dans des
locaux mis à notre disposition par des particuliers.

Il convient d'envisager, à terme, la création d'une structure
(bâtiments) en pleine propriété. Cela même si la méthode actuelle qui
consiste à se débrouiller présente des avantages réels, en termes
de créativité et d'initiative.

Sur le plan de l'administration, et tout en voulant éviter d'instaurer
une bureaucratie, il s'avèrera nécessaire à terme d'employer un
personnel à plein temps. Cette possibilité est toutefois subordonnée
à une évolution positive du projet (extension au secteur privé) qui
pourrait avoir pour conséquence l'apport de subventions, de spécialistes
et d'assistants techniques extérieurs au projet.

Il serait bon d'envisager également l'acquisition des moyens nécessaires
en matériels de bureau (photocopieurs, et plus tard un ordinateur) afin
d'améliorer la gestion, la coordination et le classement documentation
(fiches techniques) du travail réalisé journellement au niveau des
centres départementaux et de toute la structure nationale ; de même
que la création d'un bulletin d'information de tous les participants
(moniteurs, organismes...) ou projet.

Malgré tous ces problèmes, les activités entreprises et réalisées, en
si peu de temps, attestent de la faisabilité du projet. Des structures
intéressantes ont été mises en place, qui fonctionne d'une façon assez
autonome. Des moniteurs ont été formés, qui s'occupent bénévolement
mais avec beaucoup d'attention, des enfants et des jeunes et qui, en
fabriquant et en commercialisant le matériel éducatif et les ouvrages
qu'ils conçoivent et confectionnent, réussissent à dégager des gains
substantiels.
On peut imaginer, au niveau des organisateurs, la mise en place d'une
entreprise qui par ex. fabriquerait des boites de jeu, livres, fiches
techniques, deviendrait éditeur de tout cela et par l'argent récolté
s'auto financerait.
 

LE CHOIX DE LA COTE D'IVOIRE

LE CHOIX DE LA COTE D'IVOIRE : QU'APPORTE LE PROJET EDEJU ?

Sur le plan politique, la Côte d'Ivoire est un Etat qui a connu un
développement intéressant. Très ouvert aux choses et aux idées neuves,
moderne et en quête d'une voie de développement rapide, cet Etat
n'exclut pas les influences de l'occident. C'est un pays qui a le
courage de s'ouvrir aux autres parce que résolument engagé vers le
progrès, et qui en assume les avantages et les inconvénients.
 

                                 -24-

Le danger d'une telle ouverture, c'est que l'on risque d'aller un
peu trop vite, brûler en quelque sorte les étapes.
A titre d'exemple:
on peut noter la création de très grandes écoles fondées sur l'idée
que l'évolution peut être accélérée de cette façon, alors que des
méthodes plus modestes et plus progressives de formation des hommes
sont négligées.

Pour limiter les risques de pertes (et de production de déchets)
liés à cette tendance rapide, EDEJU propose, après une analyse
locale très poussée, ce modèle qui se veut fondamental, initial
et radical tout en demeurent filigrane. Il s'agit d' enraciner
cette conception et ces méthodes dans toute la société, de les
faire entrer dans les moeurs et de les rendre "évidentes" tout
comme l'école et d'autres choses (électricité, eau courante).
 

Le résultat espéré est de permettre aux ivoiriens de maîtriser
à terme leur développement et ce quels que soient les domaines
qu'ils auront eux-mêmes désignés comme prioritaires: la technologie
par exemple, dont l'importance devient de plus en plus grande dans
tous les domaines de la vie moderne, mais aussi l'administration,
l'agriculture, la médecine, l'information la communication, etc.
 

PHASE D'APPLICATION I - Toupah, s/p de Dabou
 

Naissance et activités du centre de Toupah
 

Après la conception du projet et l'élaboration de ses principes généraux,
j'ai effectué un voyage en Côte d'Ivoire, en octobre 1986, avec plusieurs
objectifs, notamment : trouver quelques jeunes ivoiriens intéressés pour
réaliser quelques activités du projet EDEJU.

J'ai alors rencontré à Toupah Monsieur BONGRO Ezechiel qui a bien compris
l'idée et qui est exceptionnellement actif jusqu'à aujourd'hui. Ainsi,
avec le support du Pasteur Mattieu ESSOH, surintendant du circuit de
Dabou, de l'Eglise protestante méthodiste de Côte d'Ivoire, un local
a été mis à notre disposition à Toupah.

Après un stage de formation de quelques mois, Ezechiel était capable
de s'occuper d'un certain nombre d'enfants et de jeunes de Toupah,
puis de plusieurs autres villages de la région, qui
informés et sensibilisés, ont été envoyés en formation à Toupah. Il a
ainsi formé des moniteurs originaires de près de 15 villages de la
sous-préfecture de Dabou.
 

                                 -25-
 

En 1987, la visite d'un assistant social Allemand devait permettre
la mise en place du centre EDEJU de Toupah et l'élargissement de la
sensibilisation, ainsi que l'organisation d'expositions ventes.
A l'heure actuelle, le centre EDEJU de Toupah continue ses activités,
sous la responsabilité des pasteurs de l'Eglise protestante de Toupah,
Ezechiel s'étant mis à la disposition de l'Association Nationale d'Aide
à l'Enfance en Danger (ANAED) pour oeuvrer à l'antenne d'Aboboté, au
village SOS et dans les écoles privées.

Ce centre de Toupah  compte aujourd'hui plus que 20 moniteurs encadrant
dans leurs villages environ 200 enfants et jeunes adhérents. La gamme
des activités qui y sont entreprises et réalisées comprend :

- la fabrication de parpaings, de cubes en bois ;
 
 

- le montage de voiturettes, grues, avions avec boite « MÄRKLIN »
  de construction métallique (sorte de mécano);

- travail du contre-plaqué pour faire des
  figurines, des puzzles, des bateaux ou avions,
  des cartes géographiques etc. ou des tableaux
  décoratifs ;

- travail de l'argile, du carton pâte...

- exposition ventes et sensibilisation.

Le financement de ces activités est accordé en partie par l'Eglise
protestante qui subventionne l'achat du matériel, et en partie par
le réinvestissement du montant des ventes des objets et oeuvres qui
sont réalisés de façon collective.
 

Evaluation de l'expérience de Toupah
 

Le centre EDEJU de Toupah a travaillé, de façon autonome, depuis 1986,
et ce malgré le départ des premiers promoteurs. Cette survie des
activités est très encourageante, mais pour monter assurer au centre
une véritable dynamique il faudrait nécessairement plus de coordination,
de formation et de sensibilisation. Cela peut se faire grâce à
la collaboration des structures mises en place à Korhogo et à Abidjan.

Cependant la présence à Toupah, pendant un an ou deux, d'un formateur
animateur de l'Institut International serait hautement nécessaire et
souhaitable. Il appartient aux autorités ivoiriennes ( l'Etat ou les
Eglises), de faire les démarches nécessaires pour financer le séjour et
les activités de cette personne que l'Institut peut envoyer.

L'intérêt témoigné actuellement aux activités du centre par l'Eglise
catholique de Toupah peut également se révéler porteur.
Les enseignants de certaines écoles sont également intéressés, mais
leurs activités n'ont pas encore véritablement démarré.
Ainsi, pour l'Institut, seule l'Eglise protestante de Dabou s'est
suffisamment engagée pour faire bouger les choses.
 

                                 -26-
 

Au niveau de l'exécution de la conception EDEJU, il reste encore
beaucoup à faire :

- le terrain accordé doit être mis en valeur pour
  accueillir les activités du centre EDEJU ;
 

- des stages de formation doivent être organisés,
  auprès du centre EDEJU de Korhogo, à l'intention
  des adhérents du centre de Toupah.
 
 

- la promotion du travail individuel, ainsi qu'il
  est pratiqué à Korhogo, doit être faite
  également à Toupah, afin d'inculquer plus
  d'autonomie et d'esprit d'initiative aux jeunes
  moniteurs, et de réduire la tendance au
  gaspillage du matériel collectif. Cette
  innovation pratique doit être introduite sans
  cependant opérer une rupture de l'esprit de
  collaboration et de coopération.

- le financement des  équipements s'avère nécessaire
  car l'équipement actuel est encore très
  rudimentaire, et aussi parce qu'il entraînerait la
  naissance de nouvelles ambitions et donc de
  nouveaux efforts, pour le centre.

- la collaboration avec les écoles doit être
  activée ;

- enfin, la recherche de marchés plus élargis et
  plus rentables que les assemblées trimestrielles
  et autres manifestations religieuses de
  l'E.P.M.C.I. doit être envisagée et efficacement
  envisagée.
 

 PHASE D'APPLICATION II - Korhogo
 

Naissance et activités du centre de Korhogo
 

LE PROJET-NORD de l'ILA et le Projet EDEJU

Le PROJET-NORD de l'INSTITUT DE LINGUISTIQUE APPLIQUEE de
l'Université nationale d'Abidjan, situé dans la région nord
de la Côte d'Ivoire, a prévu un volet d'initiation à la technologie.
La coordination avec la conception EDEJU a paru être une bonne voie
à explorer.
 

                                 -27-
 

1982 premiers contacts I.L.A. Projet-Nord et EDEJU
1988 Contrat de Mr. Helmeth comme Concepteur,
Formateur et Educateur en Technologie auprès du
Projet-Nord
Installation du CENTRE EDEJU DE KORHOGO au CAFOP
de Korhogo

Recherche sur le Terrain
Elaboration d'un programme de promotion
Création d’un groupe expérimental d'enfants

Sensibilisation du public cible

Formation des moniteurs
Formation des formateurs
Formation des stagiaires du CAFOP
Formation des catéchistes

Création des ANTENNES EDEJU:
- CAFOP
- Paroisse St André, quartier Petit-Paris
- Paroisse St Don Bosco, quartier Sinistré
- Paroisse St Jean Baptiste, centre Ville

Diverses Expositions

Activités dans des écoles primaires et secondaires
Cours d'électronique au C.F.P. de Korhogo
Participation aux colonies de vacances

Travail scientifique sur le projet EDEJU avec
une étudiante allemande en pédagogie sociale

Mise sur pied d'une structure de fabrication vente
des matériels éducatifs

Prise de fonction des moniteurs comme fabricants du
matériel éducatif

Réalisations:
(voir la liste EXPOSITION)
 

Evaluation de l'expérience de Korhogo
 

Organisation:

Recrutement des collaborateurs
- parmi les déscolarisés
- parmi les professeurs du CAFOP
- parmi les enseignants
- parmi les parents
 

                                 -28-
 

Formation:

- des adhérents

Recherche:

- de causes de sous-développement
- de méthodes nouvelles de développement
- Développement des programmes de promotion
- Développement du jeu "ENTREPRENEUR"

Sensibilisation:

- du public cible
- Expositions

Structure:

La structuration du CENTRE EDEJU de KORHOGO:
- Président:                    Mr. SORO TELEMONGO Célestin
- Vice-président:            Mr. SAMBO Ibrahim
- Secrétaire général:         Mr. SORO SEKONGO
- Adjoint:                       Mr. N'CHO Ignace
 
 

Installation des moniteurs:

- ANTENNE EDEJU de:
  * Quartier Sinistré :        Mr. N'CHO Ignace
  * Quartier Petit-Paris:    Mr. SAMBO Ibrahim
  * Centre Ville:               Mr. SAMBO Ibrahim
  * CAFOP:                    Mr. SORO TELEMONGO Célestin

Activités dans les Antennes EDEJU:
- Bricolages
- Travail

Vulgarisation:
- Parmi les enfants, les Jeunes et les Adultes

Collaboration avec d'autres structures:
- Le PROJET-NORD
- Le CAFOP

- Les autres Directions régionales
- L'église catholique
  * L'évêque de Korhogo
  * Les Pères des paroisses différents
  * Les Frères SALESIENS
  * Les Frères MARISTES

Production:
- des outils
- des jouets éducatifs
- des matériels éducatifs

                                 -29-

Vente:
- Auprès des Parents
- Auprès des Enfants et des Jeunes
- Auprès des structures
  * Eglise
  * Etat
- Auprès des étrangers (Touristes etc.)
 

PHASE D'APPLICATION III - Abidjan

Naissance et activités du centre de Abidjan
 

- 1989 Mr. GBONGRO Ezechiel prend contact avec l'ANAED
- Installation à l'antenne ANAED à ABOBO-TE
- 1990 collaboration avec le VILLAGE SOS à ABOBO
- 1990 collaboration avec une école privé à ABOBO
- Divers contacts avec d'autres structures

- Fabrication et vente des matériels éducatifs
- Formation des moniteurs
- Participation aux réunions du siège EDEJU d'Abidjan

(Evaluation de l'expérience de Abidjan)
 

PHASE D'APPLICATION IV - Siège EDEJU d'Abidjan
 

Naissance et activités du centre de Abidjan
 

- 1988 Premiers démarches pour créer l'EDEJU-CI
- Recherche d'un local et des participants
- Statuts, règlement intérieur
- Nomination des membres
- 1989 réactivation après l'exposition avec des nouveaux intéressés
- 1990 démarches pour la création de l'institut ivoirien pour la
   promotion de la jeunesse comme ONG
- Réunions régulières

(Evaluation de l'expérience de Abidjan)